LE SLAM : L'HOMME PARLE

En anglais le mot " slam " veut dire " claquer " , tout comme un coup sur la table ou bien une porte passive que l'on bouscule et que l'on repousse dépassionné pour démontrer aux autres son exaspération finale. Popularisé à Chicago aux États-Unis par le poète Marc Smith, en novembre 1984 exactement, le slam s'est rapidement trouvé un auditoire, une écoute, patiente et sereine. Ces poètes et ces publics se sont démarqués de la mouvance rap pour se concentrer, effectivement, beaucoup plus profondément sur le cadre littéraire uniquement. C'est ainsi que de tous horizons, de tous âges, de toutes professions, de tous niveaux sociaux, on a vu l'émergence d'une vague de poètes et de poétesses qui, depuis, ne s'est jamais émoussée.
Dés lors, des soirées scènes ouvertes ont vu le jour spontanément dans des cabarets, des bars, des lieux publics. Timidement au début, on ne monte pas sur scène sans avoir le trac qui vous cogne aux trippes ! Puis les esprits et les âmes se sont raffermies, osant réciter et dire tout de leur vie, de leurs rêves, de leurs chagrins, de leurs vœux et de leurs espoirs. J'ai d'ailleurs vu au cours de ces spectacles où je participais, des personnes – hommes, femmes, adolescents, enfants – qui bravaient leur timidité et montaient sur la scène pour faire, simplement, une déclaration d'amour, un bonjour à leur papa, un câlin à une mère assise discrète dans la salle qui, émue et les larmes dans les yeux, réapprenait les mots de son enfant.
C'est cela le slam. Pas de prise de tête, pas de conformisme ni de conformité aux standards. Nous aurions pu voir Beaudelaire ou Verlaine sur scène ; j'en ai vu, et longuement applaudis. C'est ainsi, la claque des mots.

Militant artistique, originaire de Nîmes, L'HOMME PARLE est un groupe de slameurs très engagés. Réagissant contre la fatalité des injustices et les dérives perverses d'un système oublieux des plus démunis, ce groupe s'élève face à chacun de tous ces murs d'exclusion, de sujétion, ainsi que contre l'insidieuse discrimination.
C'est au travers de leur musique, une combinaison des tempos de hip-hop et des déclamations du rap, que la plume slam de L'HOMME PARLE engage ses mots et ses forces dans des projets sociaux et humanistes, écologistes, sur le terrain ainsi que sur d'autres continents. Ce groupe Nîmois, qui ne manque pas de force, travaille également dans l'encadrement d'Ateliers d'écriture et à mis à disposition des futurs jeunes talents un studio d'enregistrement, par lequel le travail de création peut se réfléchir, et se construire.